Ça fait exactement 5 ans que je suis partie. J’ai embarqué le 28 octobre 2019 pour un tour de la planète. Direction le Mexique !
Dans ma bulle pour tout te raconter
J’ai choisi un espace calme où je me sens dans ma bulle, comme déconnectée du monde.
C’est bien pour ça que je n’ai pas pris la plume avant, connectée au monde qui m’entourait et à l’instant présent, aux milliers d’endroits à découvrir, aux millions de moments à vivre, aux dizaines de personnes à rencontrer. Celles avec qui la connexion est instantanée, qui te font rire et qui t’inspirent. Trop occupée avec tout ça, c’était compliqué pour moi de prendre la distance dont j’ai besoin pour rédiger.
En fait, tout est une question de moment. Il y a 5 ans, j’ai su que c’était le moment de partir. Maintenant, je sais que c’est le moment d’écrire.
Petit flash back : fin 2019, j’entre dans la trentaine et pars dans la foulée pour un tour de la planète qui doit durer un an. Pas de crise de la trentaine ici, juste mon rêve de petite fille qui se réalise enfin, après tant d’années à rêver au grand voyage. Au bout de 3 mois en sac à dos, je suis dans une barque au Costa Rica quand je me rends compte que le monde est beaucoup trop grand pour me limiter comme ça dans le temps.
Des kilos de choses à apprendre
Cinq ans après (ou presque), je suis toujours sur la route. Du coup, j’ai des centaines d’histoires à raconter.
Angie, une amie péruvienne, m’a dit un jour, au café du Musée des Beaux-Arts de Lima : “Toi, t’es un peu comme l’Intelligence Artificielle”. Honnêtement, j’ai pas compris tout de suite. Mais j’ai noté la phrase, je sentais qu’elle prendrait tout son sens plus tard. Et c’est aujourd’hui que je la comprends vraiment, 9 mois après.
J’avais en fait plein d’infos à ingurgiter, des tonnes de choses à apprendre, avant de pouvoir poser tout ça tranquillement et d’en faire de belles histoires qui pourront t’inspirer – et pourquoi pas te donner l’envie aussi de sortir de ta zone de confort).
Quand j’ai commencé à me présenter pendant ce voyage, je disais régulièrement que j’étais née un vendredi 13, et j’ajoutais en rigolant que j’étais une sorcière – parce qu’en plus, c’était un soir de pleine lune rousse, mes parents me le rappellent tous les ans.
Et justement, la dernière chose que j’avais à apprendre avant de publier sur mon aventure, ça s’est passé pendant le Festival des sorcières en juin : un événement en ligne qui a réuni des centaines de femmes pendant deux semaines autour de conférences, de méditations, de voyages chamaniques, etc. Le déclic : si je n’ai rien posté avant, c’est que j’avais peur de la visibilité.
C’est confirmé, je suis une sorcière
J’avais peur de sortir de l’obscurité, celle dans laquelle vivaient les sorcières au Moyen-Âge, car leur savoir et leurs compétences étaient jugés comme des crimes. Ça parlera à certains et à d’autres moins, ce qui est sûr c’est la puissance du transgénérationnel. On traine tous des blessures qui viennent de loin, parfois de très loin, et cette blessure de la sorcière a eu un écho puissant en moi.
Cette blague que je faisais en me présentant était en train de se transformer en quelque chose de plus sérieux, de plus profond.
Je me suis souvent demandé si j’avais été une sorcière dans une vie antérieure, jusqu’à réaliser en juin que j’étais en fait une sorcière dans cette vie – la femme indépendante qui sort des sentiers battus, qui sent ce feu en elle, qui cherche la vérité, etc. Je développerai peut-être dans un prochain article – ou lors d’une discussion en direct, j’adore écrire et j’aime aussi beaucoup parler.
D’ailleurs, j’ai parlé de mon voyage des centaines de fois à l’oral, hyper à l’aise, j’adore répondre à toutes les questions qu’on me pose – même si à la longue, c’est souvent les mêmes, et le jeu devient quelques fois lassant. Mais finalement, après toutes ces discussions, qu’est-ce qu’il reste ? Rien, en tout cas rien de concret, pas d’encre qui a coulé donc rien d’ancré.
Le bilan comme point de départ
Me voilà donc aujourd’hui derrière mon ordi, avec tellement de choses à dire que je ne savais pas par où commencer. J’ai finalement choisi d’attaquer par le bilan : une mise au point avec moi-même comme point de départ de l’histoire que j’ai envie de te partager. Une rétrospective de cinq années, l’exercice n’est pas simple. C’est mon challenge de l’été 2024 pour clôturer ces 126 098 kms sur les routes de Cancún à Ushuaia.
Et pourquoi on parle de bilan ? Pour plusieurs raisons.
D’abord, parce que c’est la fin de l’Amérique du Sud. Dans 3 semaines, je rentre passer l’été en France. Si j’ai évidemment des idées pour la suite, ça se passera probablement sur d’autres continents. J’avais rêvé pendant des années de l’Amérique latine, elle continue de me faire rêver même si maintenant je la connais. Je n’ai bien sûr pas tout parcouru et tout vécu, alors j’y reviendrai c’est certain. Peut-être plus tôt que je ne le crois ?
Ensuite, parce que c’est le début d’une autre étape dans ma vie. J’ai tellement découvert, appris, expérimenté, du Mexique à l’Argentine, en passant par la Colombie où la danse m’a transformée. J’ai croisé la route de personnes qui ont changé mon regard sur la vie et sur moi, je me suis débarrassée de blessures du passé qui ne m’appartenaient pas, et j’ai fait tomber des barrières qui m’empêchaient d’être moi. Bref, j’ai grandi.
Ma petite fille intérieure rêvait de voyager
En fait, à 30 ans j’ai pris ma petite fille intérieure par la main pour qu’elle réalise son rêve de terres latines. Je me suis sentie capable qu’on décolle enfin pour une grande aventure, elle et moi. Je sentais que c’était intense cette envie d’ailleurs. Sans vraiment savoir pourquoi, il fallait que je parte. C’est ma petite fille qui savait, elle me le soufflait tellement fort que j’ai fini par l’entendre.
Et en quelque sorte grâce à elle et à ce voyage, je me sens beaucoup plus adulte, en tout cas épanouie et entière, capable de parler d’elle sans rougir et de prendre sa place, que ce soit dans la vie ou sur la toile.
Je me dirigerai l’année prochaine vers l’Océanie et l’Asie, et cette fois je sais pourquoi. J’ai envie de repartir pour partager, pour donner, après avoir énormément reçu.
J’ai pris conscience de tout ça très récemment, lors d’une rencontre en mars dernier, qui a donné à mon voyage un tournant particulier. Je te raconte le virage à 360 degrés dans cet article. Ce bilan est en réalité le début d’une autre façon de voyager. Après tout, la vie entière est un voyage pour celui ou celle qui a l’âme d’un aventurier ou d’une aventurière.
Cinq ans en trente chiffres
En attendant de te parler de la suite, je te dévoile les compteurs :
- 20 pays visités
- 1 pays en Amérique du Nord (Mexique)
- 2 pays dans les Caraïbes
- 7 pays en Amérique centrale
- 9 pays en Amérique du Sud
- 1 pays en Polynésie (Rapa Nui)
- 1 713 jours
- frontières traversées à pied
- 126 098 kms parcourus
- heures de transport
- heures de bus (dont heures de nuit)
- heures de bateau (dont heures sur l’Amazone)
- heures d’avion (dont 2 retours en France)
- heures de stop
- 1 plongée & 1 vol en parapente
- 2 ascensions de volcans (4 500 et 6 057m)
- heures de cours de salsa (+ le double d’heures sur la piste)
- 15 heures de cours de tango (seulement quelques fois sur la piste)
- pays à plus gros budget
- pays à plus faible budget
- 4 auberges dans la même ville (c’est mon record, à Cusco)
- 10 mois au même endroit (c’est mon record, à Cali)
- 11 mois en Europe (Le retour)
- 4 Noël à l’étranger
- 7 prises d’Ayahuasca
- 1 langue apprise (au Brésil)
- 2 visas dépassés
- 1 portable perdu (en mer)
- 1 carte bleue volée, 1 carte bleue avalée (et récupérée)
- 4 756 photos publiées sur Polarsteps