Quel est le comble pour une rédactrice ?

Ça fait exactement 2 000 jours que l’aventure a commencé, merci Polarsteps pour cette donnée précieuse. Nous sommes le vendredi 18 avril 2025, il est 17h08 et la température extérieure est de 23 degrés. L’automne tarde à arriver à Melbourne, pour mon plus grand plaisir. Installée la terrasse d’un café avec vue sur l’océan, je savoure l’instant et repense à tous ceux vécus en cinq ans et demi de voyage.

Après un mois à Sydney et 3 semaines dans une ferme de pommes de terre à deux heures et demi de Melbourne, je suis de retour en ville pour quelques jours. La semaine qui vient de se terminer a été intense. L’imprévu s’est de nouveau imposé alors que j’avais enfin une situation stable (pour 3 mois seulement, mais pour moi c’était beaucoup). Le point positif, c’est que ça me laisse du temps pour lancer ce blog dont je rêve depuis des mois.

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Toute petite, je rêvais de voir le monde qu’on dit si beau et si grand. Me voilà à 16 698 kilomètres de là où j’ai grandi, à l’extrême sud de la planète. Est-il possible d’aller plus loin ? Par curiosité, j’ai cherché le point sur la Terre le plus éloigné de Lille : à l’est de la Nouvelle-Zélande, en plein milieu du Pacifique. Je suis donc proche de l’antipode ! Aller très loin pour me réinventer, et commencer aujourd’hui à te raconter.

Tout est une question de moment (et d’espace)

Connectée au monde qui m’entourait avec ses milliers d’endroits à découvrir, ses millions de moments à vivre, les centaines de personnes sur mon chemin, je n’ai pas pris la plume avant pour partager mon aventure. Trop occupée à profiter, c’était compliqué pour moi de prendre la distance dont j’ai besoin pour rédiger. Et surtout de trouver l’espace.  

Mais après toutes ces années de voyage, je suis devenue experte en création de bulle de confort hors de ma zone de confort. Un espace où je me sens bien, assez coupée du monde et de ses distractions pour créer. C’est souvent un café, un coin que j’aime particulièrement dans une auberge, ou un endroit au bord de l’eau.

Qu’à cela ne tienne, j’ai donc quitté la bulle que je m’étais créée à la campagne pour m’en refaire une à Saint Kilda, Melbourne. En fait, tout est une question d’espace, et de moment : il y a cinq ans, j’ai su que c’était le moment de partir. Maintenant, je sais que c’est le moment d’écrire.

FLASH BACK

Fin 2019, j’entre dans la trentaine et pars pour un tour de la planète d’un an. Pas de crise de la trentaine, juste un rêve d’enfant qui se réalise enfin. Au bout de 3 mois, je suis dans une barque au Costa Rica quand je réalise que le monde est beaucoup trop vaste pour me limiter dans le temps.

Objectif de départ → Réaliser un tour du monde en une année, avec un aller simple pour Cancún (Mexique). À moi l’Amérique latine qui m’attire tant ! Puis direction l’Océanie et l’Asie avant de revenir tranquillement dans ma vie d’avant. Évidemment, ça ne s’est pas du tout déroulé comme prévu. 

Objectif actuel → Réaliser ce tour de la planète sans chronomètre. Je ne reviendrai donc pas dans ma vie d’avant, je m’étais bien trompée dans mes plans. Ou plutôt, quelque chose de plus grand m’attendait. Je t’en parle d’ailleurs dans les 5 leçons que j’ai apprises en voyage

Un rêve de petite fille

À 30 ans, j’ai donc pris ma petite fille intérieure par la main pour qu’elle réalise son rêve de terres latines. Sans vraiment savoir pourquoi, même si j’étais bien dans ma vie d’avant, il fallait que je parte. C’est en fait la version de moi à 6 ans qui savait. Elle me le soufflait tellement fort que j’ai fini par l’entendre.

Grâce à elle et à ce voyage, j’ai pu devenir une adulte épanouie, capable de prendre un chemin différent de celui qu’on avait tracé pour moi et de l’assumer pleinement. Je suis passée de la petite fille sage qui obéit à la femme sauvage qui ose, celle que j’ai envie d’incarner.

Et finalement, la petite fille que j’étais ne rêvait pas seulement de voir le monde. Elle rêvait d’en faire sa maison, de se sentir bien partout où elle aille. Alors voilà, cela fait cinq ans et demi que je réalise mon rêve de gosse. Que je découds fil après fil les codes de la vie d’adulte dans lesquels je ne me reconnaissais pas. Un comble pour une petite fille de couturière.

Des tonnes de choses à apprendre 

Angie, une amie péruvienne, m’a dit un jour dans un café de Lima : « Toi, t’es un peu comme l’Intelligence Artificielle ». Honnêtement, je n’ai pas compris tout de suite (encore une question de timing). Mais j’ai noté la phrase, sentant qu’elle prendrait tout son sens plus tard. C’est 9 mois après que je l’ai comprise.

Le déclic : juin 2024, j’assiste au Festival des sorcières organisé par Noémie Rodrigo. Plein d’ateliers en ligne, dont un sur les caractéristiques de la femme sorcière, à laquelle je m’identifie depuis longtemps. Parmi les blessures que l’on porte de ces femmes savantes : la peur de la visibilité. Si je n’ai rien posté avant, c’est que j’avais peur d’être vue, peur de sortir de l’ombre.

Aussi, comme me l’avait si bien dit Angie, j’avais en fait plein d’infos à ingurgiter, énormément de choses à apprendre, d’autres rencontres à faire avant de pouvoir en faire de belles histoires. Me voilà donc aujourd’hui avec tant de choses à dire que je ne savais pas par où commencer. Une rétrospective de plus de cinq ans, l’exercice n’est pas simple.

Le bilan comme point de départ

Finalement, j’ai choisi de commencer par le bilan, parce que j’ai toujours fait les choses dans le désordre, dans mon ordre à moi. Puis, commencer par le bilan de ces 5 années écoulées, c’est rendre hommage à la version de moi qui est partie en 2019. J’ai tellement découvert depuis, expérimenté, appris, que je ne suis plus la même.

J’ai croisé la route de personnes qui ont changé mon regard sur la vie et sur moi, je me suis débarrassée de blessures du passé qui ne m’appartenaient pas, j’ai fait tomber des barrières qui m’empêchaient d’être moi. Bref, j’ai grandi. Et bien plus que mon itinéraire géographique, c’est cette aventure intérieure que j’ai envie de te partager dans ce blog.

Car le comble pour une rédactrice exploratrice, c’est d’écrire pour les autres sans raconter sa propre histoire. Alors pour combler ce manque, assouvir cette envie, je prends enfin la plume ici. Et comme j’ai déjà beaucoup parlé aujourd’hui, on se retrouve pour le bilan de mon aventure dans le prochain article.

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