Cinq ans et demi d’aventure : mes 5 leçons (et demie)

Comme je t’annonçais dans le premier article, je vais commencer à raconter mon périple en tirant une espèce de bilan. Et plutôt qu’un bilan pompeux, j’ai envie de donner 5 conseils à celle qui est partie en 2019, une version bien différente de celle d’aujourd’hui. Ça tombera probablement dans l’oreille de quelqu’un qui en aura besoin, peut-être la tienne, tiens…

1/ Fais confiance

Avant même le départ, j’ai été confrontée des dizaines de fois à cette question à un million : « Mais, tu n’as pas peur de partir seule ? ». Et même si j’avais profondément confiance, je ressentais parfois une montée d’angoisse quand on abordait le sujet. J’en parlerai d’ailleurs dans le prochain article où je te présenterai Pedro (mon astuce anti-chocotte).

Tout ça pour dire de ne pas écouter ceux qui ont peur, et de faire confiance. Car cette peur, c’est en réalité la leur. Je prends désormais plaisir à répondre à cette question qu’on continue à me poser. Au lieu de tomber dans la paranoïa, je demande de quoi précisément voudraient-ils que j’aie peur ?

Quelle satisfaction quand la personne sourit en se rendant compte du cocasse (voire du ridicule) de son interrogation… Puis, je peux faire du placement de produit sur la bonté du monde qu’on n’évoque pas à la télé, sur la beauté des rencontres, la magie de la vie quoi. Ça sonne Bisounours, mais j’y crois profondément, et c’est le message que je veux transmettre.

Alors à celle qui partait en 2019, je lui confirme que rien qui justifie la peur ne lui arrivera pendant ces cinq ans. J’ajouterais une citation que j’aime beaucoup : « La foi et la peur sont deux facettes d’une même pièce. La foi comme la peur exige que tu croies en quelque chose que tu ne vois pas ».

Du coup, tu choisis quoi ? Aie infiniment confiance en toi, en les autres et en l’Univers.

2/ Écoute ton cœur

Il me semble que pour réussir à faire confiance de manière inconditionnelle, l’une des clés est d’écouter le cœur plutôt que la raison. Il est le seul à savoir, car justement il ne réfléchit pas, mais il ressent.

Le parfait exemple pour l’illustrer est ce dilemme fréquent du voyageur entre rester où il/elle se sent bien, ou continuer sa route (oui, on a de gros problèmes, qui peuvent d’ailleurs se présenter aussi à ceux qui ne voyagent pas). Cette année, j’ai justement eu un choix crucial à faire entre le cœur et la raison.

J’ai décidé de suivre celui qui faisait battre mon cœur plus fort alors que ça n’était pas ma route, et que ma tête et mon portefeuille me disaient que c’était pas très sérieux tout ça. Même si l’issue de cette histoire n’a pas été celle qu’on espérait, je referais ce choix sans hésiter, et sans regret.

L’idée étant de saisir les opportunités qui ne se présenteront qu’une fois dans une vie, que ce soit en voyage ou pas. Car un événement est toujours une équation subtile entre un endroit précis, une personne en particulier et un timing parfait. C’est l’alignement de ces trois facteurs qui rend chaque occasion si unique.

Le principal est d’avancer branché(e) sur le canal du cœur. Quels que soient nos choix, le bonheur suivra.

3/ Prends ton temps

Et pour avancer sûrement, j’ai appris sur le chemin qu’il valait mieux avancer lentement. Alors, je dirais à celle qui est partie sac sur le dos il y a cinq ans que le tour de la planète n’est pas une course. La vie n’est pas une course. À mon départ, je m’étais donné un an pour aller des pyramides du Mexique à celles d’Égypte, en passant par l’Amérique du Sud, l’Océanie et l’Asie. Une course à la montre avant de revenir dans ma vie d’avant.

Mais je me suis rapidement demandé pourquoi je me contentais d’une seule année ? Le monde est si beau et si grand. Puis pourquoi revenir dans ma vie d’avant ? Que j’aimais beaucoup par ailleurs, mais qui manquait de saveur à mon goût. Ce tour de la planète est pas à pas devenu une danse. La vie toute entière est une danse.

J’ai finalement décidé de respecter mon propre rythme, et de savourer chaque note de ce parcours. La patience n’a jamais été mon fort, mais j’ai tout de même fini par comprendre que tout vient à point à qui sait attendre (être vieille, serait-ce comprendre le sens des expressions de Rabelais ? Et en plus les citer…).

4/ Accepte ta singularité

La notion de temps est, je pense, liée à une question de performance, de rentabilité. On m’a souvent demandé ce que je faisais à part voyager, comme si ce passe-temps n’était pas crédible, pas suffisant. Sous-entendu : quel est ton métier, qu’est-ce que tu fais vraiment ? J’aime répondre que je vis, et que ça m’occupe déjà beaucoup.

J’ai 35 ans, pas de CDI, pas de voiture, pas d’enfant. Ni même de mari, tu te rends compte ? Je me sens riche alors que je n’ai pas de salaire régulier. Je peux prendre n’importe quel moyen de transport pour aller où je veux. Et j’ai envie de vivre ma vie de femme avant de fonder une famille (ou pas).

Je viens d’ailleurs d’apprendre que j’avais encore 35 ans à travailler avant de prétendre à une retraite à taux plein. De toute façon, j’ai déjà vécu ma meilleure retraite ces cinq dernières années, et la perspective d’écrire pour mes clients depuis n’importe où sur la planète me réjouit.

À celle de 2019, je lui glisserais dans l’oreille qu’elle ne reviendra pas dans sa vie d’avant, et que sa singularité qu’elle a pour l’instant du mal à assumer, finira par devenir sa force.

5/ Aime-toi

Enfin, la plus belle leçon que je tire de cette aventure est celle sur l’amour. Je trouve que c’est une valeur qui s’est perdue par chez nous, tout est devenu un peu froid. Alors qu’en Amérique latine, c’est beaucoup plus caliente. Toujours est-il que c’est là-bas que j’ai (re)découvert l’amor.

« L’amour que vous donnez à un caillou provoque l’éveil de l’amour endormi dans ce caillou, parce que dans toute chose il y a de l’amour endormi, du désir d’échange, des élans de gratitude qui n’attendent que d’être éveillés », comme le dit si bien Henri Gougaud dans Les sept plumes de l’aigle.

Quand je parle d’amour, j’entends l’amour sous toutes ses formes, sous chaque caillou : l’amour-propre, l’amour des proches, l’amour d’un partenaire. Ce que j’ai particulièrement découvert, ce que ne connaissait pas ma version de 2019, c’est l’amour que l’on se donne à soi-même. Alors un conseil : cherche l’amour à l’intérieur de toi avant d’aller le chercher à l’extérieur. Prends soin de toi comme tu aimerais que les autres le fassent ♡

Puisque ça fait 5 ans et demi aujourd’hui que je suis partie, une demie leçon en bonus !

5 et demi/ Lâche prise


Pour en arriver là, il a fallu en faire tomber des barrières et en faire taire des croyances limitantes… Alors, j’ai gardé le meilleur conseil pour la fin : lâche-prise. Si je considère que c’est une demie-leçon, c’est que je suis encore en plein apprentissage…

Le bon vieux Marc Aurèle, empereur et philosophe romain, en parlait déjà au 2e siècle. Il implorait « le courage de changer les choses que je ne peux changer, la sérénité d’accepter celles que je ne peux pas changer, et la sagesse de distinguer entre les deux ». Plus facile à dire qu’à faire, mais avec un peu de pratique (et une bonne respiration), on y arrive !

Accepter ce que je ne peux pas contrôler, c’est accepter ma vulnérabilité et concentrer mon énergie pour des choses sur lesquelles je peux avoir une influence. Ainsi, il est plus facile de se foutre la paix !

Savoir tout ça avant de décoller il y a 5 ans aurait rendu le parcours beaucoup moins drôle. C’est pour ça que je n’en avais pas encore conscience au moment du départ. Ces 5 premières années ont été un apprentissage quotidien où j’ai énormément reçu, compris, nourri ma petite fille intérieure pour lui créer des racines solides, pourtant très loin de chez moi.

Je sens que le cycle est arrivé à sa fin pour s’ouvrir sur un voyage plus axé sur la spiritualité et la féminité, la légèreté et la fluidité. En tout cas, mon arrivée en Australie il y a deux mois marque un tournant dans mon tour. Je peux enfin décemment parler de tour de la planète, maintenant que je suis passée du côté de l’Océanie après 5 ans en Amérique latine.

Sur ce, ça sera tout pour mon bilan. Est-ce qu’un conseil a particulièrement résonné en toi ?

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2 réflexions sur “Cinq ans et demi d’aventure : mes 5 leçons (et demie)”

  1. Bertrand HELFER

    Merci pour cette publication extrêmement intéressante.
    Truffée de retours et de réflexions pertinentes.
    À lire, à relire si besoin,…..et à méditer….
    Par ailleurs, belle plume….💪💥
    Félicitations.

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