La salsa m’a transformée : 10 mois de thérapie à Cali

J’espère que tu es prêt(e) à bouger, car aujourd’hui, on va danser. Dans ce nouvel article, je t’explique comment l’apprentissage de la salsa en Colombie m’a littéralement transformée en quelques mois. Tout a commencé lorsque j’ai aperçu pour la première fois ma petite fille intérieure dans le miroir…

Arrivée dans la capitale de la rumba

On est en mars 2021 quand je pose mon sac à Cali en Colombie, où l’on danse du lundi au dimanche compris. Connue comme la capitale mondiale de la salsa, la ville a même son propre style : la salsa caleña. Alors que la salsa cubaine se danse surtout avec le haut du corps, à Cali, tout est dans les pieds.

Mon envie : rester un mois à Cali pour apprendre les bases de la salsa, car c’est un rythme qui m’a toujours attirée sans que je comprenne pourquoi. Mon niveau : inférieur à zéro. À part un peu de danse moderne quand j’étais petite, je n’ai jamais pris de cours de danse étant adulte, j’ai des soucis de coordination et une trouille bleue de me lancer sur la piste. Je n’ai d’ailleurs absolument pas dansé quand je suis allée à Cuba.

Mais dès les premières classes de salsa en groupe, je suis tellement envoutée que je commence à prendre des cours particuliers. Je veux m’y mettre à fond. Et je resterai finalement bien plus qu’un mois… Je ne me rends pas compte que je danse presque six heures par jour entre les leçons privées, les sessions collectives et les sorties quotidiennes entre copains dans l’un des 150 bars de cette métropole en furie.

Objectif salsódromo

La ville a évidemment plusieurs événements dédiés à sa danse fétiche, dont la Féria de Cali organisée du 25 au 30 décembre depuis 1957. Six jours pendant lesquels les rythmes de salsa résonnent encore plus fort que d’habitude : concerts, spectacles, événements culturels, etc. Particularité : les festivités commencent avec le salsódromo, défilé de danseurs de tous niveaux. Le bal est ouvert par les écoles de la ville et se termine par les acrobaties des groupes professionnels, un véritable show à ciel ouvert.

Mon challenge : participer à l’ouverture de ce fameux salsódomo avec mon école de danse Salsa pura 💃

Recherche partenaire particulier

On est en avril, j’ai donc 9 mois pour danser comme une locale et être sélectionnée (car oui, il y a un jury). La première vraie épreuve de ce défi un peu fou a été de trouver un partenaire de danse qui accepterait de s’embarquer dans l’aventure avec moi.

Grégory, un ami vénézuélien (sur la photo), est l’un des premiers à qui j’avais demandé, mais il n’osait pas se lancer. Il s’est finalement décidé la veille de la date limite d’inscription !! On a participé ensemble à la préparation intensive proposée par notre école à partir du mois de novembre.

Après des centaines d’heures de cours, d’innombrables nuits dans les meilleurs bars dansants et quelques heures pour trouver notre tenue, nous voilà prêts (et stressés) pour la sélection. Quelques jours plus tard, Ô joie, nos noms figurent sur la liste des couples de danseurs admis !

Défilé de salsa le jour de Noël

25 décembre 2021 : je suis une fois encore loin de ma famille pour les fêtes, mais je m’offre un cadeau unique. Après une répétition avec la centaine de participants qui s’est terminée très tard deux jours avant, un repas de Noël avec les amis la veille qui s’est terminé juste après minuit, c’est le grand jour.

On savoure le salsódromo sous les applaudissements du public qui danse avec nous dans les gradins. Une heure et demie d’adrénaline. On arrive les pieds en bouillie, mais ravis. Je suis d’ailleurs retournée à cet événement mythique un an après, voir le défilé du côté du public cette fois. Au-delà de la performance technique, ce fut une aventure humaine inoubliable. Et une opportunité de me surpasser, d’avancer, de guérir.

Fun fact : il y a eu moins de candidats que de couples à sélectionner cette année-là, donc tout le monde a été pris ! Grosse fierté quand-même de participer à cet événement mythique.

Une thérapie par la danse

On dit qu’à Cali, les âmes se confessent en dansant. Je me suis confessée, je me suis ouverte et découverte. J’ai enfin osé prendre ma place.

Un regard qui a tout changé

C’est une rencontre pas comme les autres qui m’a aidée à comprendre cet engouement que je ressentais pour cette danse. Un jour, quand j’ai pris mon courage à deux mains pour me regarder dans le miroir, j’ai vu à travers les deux yeux de ma petite fille intérieure. Celle qui avait peur de faire une erreur, de décevoir, de prendre de la place.

Si l’objectif que je m’étais fixé a été atteint, j’étais loin d’imaginer tous les bienfaits que m’apporterait cette expérience. Car j’ai appris bien plus que des pas de salsa. Les dix mois de cours ont été une révélation, un véritable processus thérapeutique. Moi qui n’avais jamais vraiment dansé, pétrifiée à l’idée de mettre un orteil sur une piste de danse, j’ai découvert un moyen de m’exprimer autrement qu’avec des mots. Sortir si loin de ma zone de confort pour arriver dans ma zone d’ombre et y affronter mes maux.

NB : Quand je dis que je n’avais jamais vraiment dansé, en réalité j’avais passé des heures en boite. Mais je ne considère pas ça comme de la danse, je dirais plutôt que c’était une manière de bouger mon corps, pourtant déconnectée de lui.

Quand l’enfant sait mieux que l’adulte

Apprendre la salsa m’a en fait replongée 25 ans en arrière, sur les bancs de l’école primaire. À l’époque, j’apprenais à lire, j’étais première de classe et très (trop) sérieuse, plus occupée à faire mes devoirs qu’à m’amuser. Alors quand j’ai commencé à danser, je voulais y arriver tout de suite, sans me tromper.

Mais tu te doutes, je n’y suis pas arrivé dès le premier jour. Et c’est la plus belle leçon que j’ai pu tirer de ces dix mois. J’ai commencé à progresser et à prendre du plaisir à apprendre quand je me suis enfin laissé le droit à l’erreur. J’étais redevenue une petite fille, pas celle qui collecte les bons points, mais celle qui s’éclate. C’est la première fois que je me connectais à mon enfant intérieure, dont je te parlerai dans une prochaine publication.

Dix mois de salsa en dix apprentissages

Tu l’auras compris, je suis finalement restée dix mois à Cali au lieu d’un, et j’en suis repartie transformée. Parmi tout ce que j’ai ressenti pendant cette aventure rythmée par la musique, baignée par des larmes de frustration et de joie, accompagnée par des professeurs incroyables (clin d’œil à mon prof Victor Hugo de Rumba y salsa), j’en retiens dix leçons :

Depuis 2021, j’ai appris la bachata et la kizomba à Cali en Colombie, la danse africaine à Salvador de Bahía et la samba à Pipa au Brésil, le tango à Buenos Aires en Argentine. J’ai aussi pratiqué le forró pour la première fois à Lille, découvert le hip-hop et la danse libre à Londres. En fait, si la salsa restera ma danse favorite, car elle m’a ouvert les yeux et les chakras, je me suis découvert une réelle passion pour la danse.

Alors aujourd’hui, j’ai envie de te proposer un exercice pour t’inviter au mouvement :

Si tu as envie de danser mais repousse par peur, manque de temps, ou toute autre excuse… Commence par te consacrer quelques minutes à une salsa ou à un autre rythme que tu préfères. Crée-toi un moment seul(e), peu importe l’harmonie des mouvements pour l’instant. Connecte-toi à tes sensations, le volume à fond. Peut-être rencontreras-tu aussi ton enfant intérieur(e)…

Je suis curieuse de te lire en commentaire : t’es-tu déjà connecté(e) à la version de toi quand tu étais enfant ?


Pour conclure, un extrait d’une de mes chansons préférées : Abre que voy de Los Van Van, un groupe cubain.

♫ « Ouvre la porte, je viens m’éclater. Ouvre la porte, je viens en dansant.
Ouvre-moi, j’arrive, ça va être la fiesta. La rumba commence et ça a beaucoup de saveur.
Que viennent des danseurs du Panama et d’Équateur. Et que viennent les Cubains pour que ça soit le grand bal.
Ouvre, j’arrive, je vois que tu danses ! » ♫

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